Découvrez les poissons du genre Potamotrygon
En 2023, La famille des Potamotrygonidés est composée de deux sous-familles : Styracurinae et Potamotrygoninae. La sous-famille des Potamotrygoninae comprend des raies néotropicales qui ont évolué dans un environnement exclusivement d'eau douce. Quatre genres sont actuellement reconnus comme valides au sein de cette sous-famille : Potamotrygon, Paratrygon, Plesiotrygon et Heliotrygon. Comme leurs cousines, les Potamotrygon sont des poissons cartilagineux. Leur corps est fortement compressé dorso-ventralement. Les branchies sont positionnées sur la face ventrale. Elles possèdent deux évents (spiracles) derrière les yeux et une épine venimeuse sur le dessus du pédoncule caudal.
Les premières Potamotrygon furent enregistrées dans des genres marins Pastinaca, Trygon et Taeniura, de la famille Trygonidae, devenue Dasyatididae. La subdivision des Trygonidae en Potamotrygones et Thalassotrygones a été la première tentative de séparer les potamotrygonidés de leurs proches marines. Depuis la revue de Garman de 1913, peu de travaux taxonomiques ont été réalisés dans la famille, à l'exception de descriptions de nouvelles espèces.
Les Potamotrygon sont des poissons ovovivipares. Elles résident généralement camouflées sur le fond où elles chassent des mollusques, des crustacés, des insectes et des poissons. La plupart semblent avoir une activité plutôt nocturne. Ces poissons fréquentent divers habitats dans les environnements d'eau douce, notamment les plages de sable, les forêts inondées, les petits ruisseaux à fond boueux et les lacs. Dans la plupart de leurs habitats, ces raies sont au sommet de la chaîne alimentaire.
Difficiles à percevoir, ces raies venimeuses sont craintes et particulièrement dangereuses. Déjà les premiers explorateurs des rivières d'Amérique du Sud ont rapporté les symptômes faisant suite aux piqûres causées par des Potamotrygon. Les lésions surviennent souvent sur la jambe, la cheville ou le pied de la victime. La douleur est extrême et peut être accompagnée de spasmes ou de crampes. D'autres symptômes peuvent se manifester tels qu'une baisse de la tension artérielle, de l'arythmie, de l'hyperthermie, de la transpiration, des paralysies, des vomissements, de la diarrhée et une perte d'appétit.
Après une piqûre, la douleur peut persister jusqu'à dix jours. La mort de la victime est rare et est généralement due à la perforation d'organes vitaux ou à une gangrène secondaire, et non à l'action directe du venin. La guérison est lente, prenant environ un mois, laissant parfois une cicatrice.
Les Amérindiens d'Amérique du Sud ont probablement été les premiers êtres humains à être affectés par ces raies d'eau douce. Les premiers récits écrits sur ces poissons par des missionnaires et des explorateurs précoces ont révélé que plusieurs tribus indiennes avaient des noms pour les raies dans leur vocabulaire et qu'ils appelaient certaines rivières "rivière aux raies" en raison de leur abondance.
Les Indiens utilisaient les raies d'eau douce comme nourriture et utilisaient les dards caudaux comme pointes de flèche, comme pièces ornementales ou comme instruments pour réaliser des tatouages ou des piercings (jambes, bras, oreilles et langue). Les raies sont encore pêchées et leurs dards utilisés comme pointes de flèche par les Indiens d'Amazonie et du centre du Brésil.
Les Potamotrygonidés présentent certaines caractéristiques similaires à celles des élasmobranches marins à savoir une faible fécondité, une maturation tardive et une croissance lente.
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